
Le vignoble gardois, une histoire de terroirs et de labels
Le vignoble gardois s’étend de la Vallée du Vidourle à l’ouest, jusqu’à la Vallée du Rhône. Il est limité au nord par les Cévennes et au sud par la Mer Méditerranée. Le Gard est riche d’une diversité de terroirs et de caractéristiques de ses sols : terres rouges et ocres enrichies par les alluvions du Rhône, cailloux roulés de la Costière, garrigues calcaires, plaines carbonatées, sable dunaire sur le cordon du littoral. Trois entités principales font toute la richesse du vignoble gardois : les Cévennes, les Garrigues et la Camargue. C’est ainsi que l’on trouve six Appellations d’Origine Protégées et trois Indications Géographiques Protégées viticoles : Crus des Côtes-du-Rhône, Côtes du Rhône Villages, Costières de Nîmes, Coteaux du Languedoc, Côtes du Vivarais, vins de pays, vins des sables…
AOC Costières de Nîmes : le vignoble des Costières de Nîmes s’étend dans un quadrilatère délimité au sud est de Nîmes et au nord de la Camargue. Le terroir, constitué de galets siliceux roulés par le Rhône (grès), correspond à celui de la vallée du Rhône. Le soleil, le Mistral et les précipitations modérées caractérisent ces vins du Sud. Les cépages, par les rouges et les rosés, proviennent de ceux du sud de la vallée du Rhône : Grenache, Syrah, Cinsault, Mourvèdre et Carignan.
Les profils aromatiques des vins rouges sont fruités avec des notes de cassis, de fraise et de myrtille. En bouche, les tanins sont tendres et fondus.
Pour les rosés, ce sont les notes fruitées qui prédominent : groseille, vanille, pêche, brugnon.
Les blancs, eux, sont issus de roussanne, marsanne, clairette, rolle et viognier. Ils vont de notes d’agrumes (pamplemouse, citron) à celles de fruits exotiques (fruits de la passion, ananas) et florales (fleurs d’acacia, lavande).
AOC Côtes-du-Rhône : ils sont au nombre de 2 : Lirac et Tavel. C’est le deuxième vignoble français d’AOC en superficie et en production. Il représente une palette de terroirs, de sols et de climats offrant des vins riches, majoritairement rouges. Les cépages grenache, syrah et mourvèdre, sont essentiellement utilisés pour l’élaboration des vins rouges ; les cépages grenache blanc, clairette ; marsanne, roussanne et viognier, pour les vins blancs. Les blancs se caractérisent par un ensemble aromatique, allié à une belle structure ronde et souple. Gorgés de soleil les rosés sont amples et délicats, les rouges sont élégants, bien équilibrés, généreux et aromatiques.
Tavel : les vins de Tavel sont tous des rosés, l’AOC est donc la seule appellation rhodanienne à ne faire que du vin rosé. La robe rosée de ces vins peut se décliner du saumoné au rose soutenu des rubis. Leur nez complexe de fruits rouges évolue vers des notes moelleuses de fruits à noyaux et d’amandes, tandis que leur bouche ample et ronde révèle une grande puissance aromatique, soutenue par des touches épicées.
Lirac : c’est un des rares crus à se décliner en trois couleurs. L’appellation s’étend sur les meilleurs sols de quatre petites communes du Gard et son cahier des charges est parmi les plus exigeants de la région. Déjà au Moyen Âge, ce vignoble sur la Côtes-du-Rhône, faisait parler de lui pour la qualité de ses vins. Afin de garantir cette qualité, seuls les vignerons et négociants qui respectent la charte de production peuvent utiliser la nouvelle bouteille Lirac.
AOC Vins du Duché d’Uzès : vins d’équilibre aux notes de fleurs blanches et de baies rouges, d’une robe pétale de rose, le rosé du Duché d’Uzès séduit par sa fraîcheur et sa vivacité. Un pur vin de plaisir à dominante de grenache, allié au cinsault et à la syrah. Le vin rouge du Duché d’Uzès revendique son tempérament méridional et une identité commune. Issu de grands cépages méditerranéens principalement le grenache noir et la syrah, alliés parfois au carignan noir au mourvère ou au cinsault, il est aromatique, épicé et fruité, et est souvent marqué de pointes de réglisse, de poivre ou d’olive noire, mais il exprime aussi la finesse et l’élégance propre à la syrah, dévoilant la subtilité du fruit et l’équilibre fragile entre acidité et fraîcheur.
IGP Cévennes : majoritairement cultivé sur des sols calcaires, le vignoble s’inscrit dans un paysage vallonné façonné par des rivières aux crues redoutées où il côtoie vergers, oliviers et céréales. Aujourd’hui les Coteaux du Languedoc (AOP) rayonnent aux côtés des vins de Pays des Cévennes et des vins de Pays du Gard et des terrasses du Larzac sans oublier la cartagène.
IGP Coteaux du Pont du Gard : Tout autour du Pont du Gard, une grande diversité de calcaire compose le sol, et associée au climat méditerranéen et au Mistral, donne les caractéristiques à ces vins : puissance pour les rouges, fruité et fraîcheur pour les rosés et onctuosité pour les blancs.
IGP des Vins des Sables du Golfe du Lion : les plus connus des Vins des Sables de Camargue sont d’agréables rosés, à la robe très claire. Ils se déclinent en rosé, gris et gris de gris. Issus principalement du cépage grenache, ces vins fruités font le bonheur des repas d’été. Ils se consomment très frais et accompagnent grillades, poissons frais et autres salades d’été. À découvrir aussi les vins rouges ou blancs de l’appellation.
IGP Gard : elle s’étend sur l’ensemble du département du Gard. Les vignes, exaltées par le soleil et bercées par le Mistral, produisent des vins tranquilles dans les trois couleurs. Les rouges sont fruités et intenses, les rosés et les blancs sont équilibrés et d’une grande fraîcheur aromatique.
AOP Côtes-du-Rhône Villages : dans le Gard quatre appellations Côtes-du-Rhône Villages peuvent mentionner leur nom géographique : Chusclan, Laudun, Saint Gervais et Signargues.
Côtes-du-Rhône Villages Chusclan : ce petit vignoble d’environ 250 hectares cultive l’art de bien faire. Ici, les vignerons ont investi les coteaux et les terrasses de galets roulés pour y faire pousser leurs vignes de grenache, de syrah et de mourvèdre, les trois grands cépages de l’appellation.
Côtes-du-Rhône Villages Laudun : s’il produit essentiellement de très jolis rouges, il a conquis ses lettres de noblesse grâce à ses blancs. Le terroir de Laudun, argilo-sablonneux avec un fort pouvoir drainant, leur confère de la fraîcheur et de l’acidité, deux éléments indispensables à leur équilibre dans les verres.
Côtes-du-Rhône Villages Saint Gervais : les vignerons de Saint-Gervais cultivent ce vignoble sur 130 hectares, jouant dans leurs assemblages la combinaison du grenache, de la syrah, du mourvèdre et du cinsault.
Côtes-du-Rhône Villages Signargues : ce vignoble est le plus méridional des Côtes-du-Rhône Villages communaux et s’enracine dans l’un des plus nobles terroirs de la région. La vigne ne produit ici que de grands vins rouges : subtils, élégants, racés. La garrigue, très présente, leur apporte de surcroît des arômes très particuliers de sous-bois et de fruits noirs. Pour les apprécier au meilleur de leur forme, il faut les réserver en cave deux à cinq ans.
AOP Coteaux du Vivarais : cette appellation, qui mûrit sur les terrasses entre le Sud de l’Ardèche et le Nord Est du Gard, concerne cinq communes de notre département. Les cépages retenus sont pour les vins rouges : le grenache et la syrah, pour les vins rosés : le grenache, la syrah et le cinsault et pour les vins blancs : la clairette, le grenache blanc et la marsanne. Les vins rouges ont des arômes de fruits noirs et d’épices, des tanins plutôt robuste et une jolie fraîcheur. Les rosés frais issus des mêmes cépages que les rouges, montrent une robe et des arômes soutenus, grâce à la présence du grenache.
AOP Languedoc : cette appellation s’étend de la frontière espagnole jusqu’aux portes de Nîmes et couvre le vignoble de toutes les aires d’appellations contrôlées du Languedoc-Roussillon. Les cépages plus représentatifs de l’appellation sont les : carignan, grenache noir, syrah, mourvèdre, cinsault, morastel, picpoul noir et terret noir pour les vins rouges et rosés ; carignan blanc, grenache blanc, maccabeu, bourboulenc, marsanne, roussanne, piquepoul blanc, clairette blanche, rolle, tourbat et viognier pour le vin blanc. L’AOP Languedoc rassemble 36 appellations et dénominations.
AOP Languedoc Sommières : c’est la seule dénomination gardoise de l’AOP Languedoc. Sa particularité, à ce jour, est de ne produire que des rouges. Son vignoble s’étend autour de Sommières depuis Nîmes vers l’ouest jusqu’aux rives du Vidourle. Pour avoir droit à l’appellation, le vin doit assembler au minimum de deux cépages parmi syrah, grenache, mourvèdre, carignan et cinsault. Cette appellation se caractérise par des vins puissants, rouges, de garde.
Les différences entre AOC, AOP et IGP
AOP : Appellation d’Origine Protégée. C’est un label européen créé en 1992 qui protège « la dénomination d’un produit dont la production, la transformation et l’élaboration doivent avoir lieu dans une aire géographique déterminée avec un savoir-faire reconnu et constaté » En gros, la zone de protection doit être délimitée, et un certain savoir-faire respecté.
AOC : Appellation d’Origine Contrôlée. C’est un label français de qualité certifiant l’origine des produits alimentaires d’un terroir particulier et traditionnel, valorisant un savoir-faire et permettant au producteur de se protéger contre les imitations. De par son cahier des charges, l’AOC est simplement considérée comme un plus protectrice du terroir que son équivalent européen AOP. Depuis 2009, le logo européen AOP est obligatoire sur les emballages des produits bénéficiant du logo AOC français.
IGP : Indication Géographie Protégée. C est aussi un label européen créé en 1992, visant à garantir l’origine géographique mais encore « la qualité, la réputation ou toute autre caractéristique pouvant être attribuée à cette origine géographique ». Sans ce label, n’importe qui pourrait fabriquer n’importe où un produit de terroir spécifique, et en utiliser le nom. Ainsi, la production et/ou la transformation doivent avoir lieu dans l’aire géographique déterminée par le label. Il faut néanmoins faire une nuance : dans le cadre de l’IGP, toutes les phases d’élaboration ne sont pas obligatoirement réalisées dans l’aire géographique en question.
Pour résumer : les produits bénéficiant de l’IGP sont un gage de qualités liées au terroir proprement dit, alors que ceux AOC un gage de qualité globale supérieure pour le consommateur puisque toutes les phases d’élaboration doivent aussi être réalisées dans l’aire géographique et la reproduction du produit est interdite hors de son terroir.
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